MilarepaÉric-Emmanuel Schmitt
Éric-Emmanuel Schmitt
Au XIe siècle, Milarepa fit un trajet ahurissant : de bandit, il devint saint. Consacrant sa prime jeunesse à la vengeance, voleur, incendiaire, assassin, il passa le reste de sa vie à marcher vers le calme et le Bien. Les hautes figures spirituelles sont toujours des acrobates, des spécialistes du grand écart. Elles parcourent les extrêmes de l’humain.
…Au XIe siècle, Milarepa fit un trajet ahurissant : de bandit, il devint saint.
Consacrant sa prime jeunesse à la vengeance, voleur, incendiaire, assassin, il passa le reste de sa vie à marcher vers le calme et le Bien. Les hautes figures spirituelles sont toujours des acrobates, des spécialistes du grand écart. Elles parcourent les extrêmes de l’humain. Elles nous nourrissent par l’exemple de leur grand voyage, car, elles, elles parviennent au terme, alors que nous, milliards d’humains ordinaires, nous ballottons sans cesse du Mal au Bien, de la douleur au bonheur, du calme à l’inquiétude, sans jamais nous fixer, sans jamais nous purger, sans jamais nous engager absolument. Milarepa avait la pureté d’un achèvement.
J’ai écrit un monologue. C’est une forme théâtrale que j’aime, bien que le passé l’ait ignoré et que le présent en abuse. Car il s’agit bien de théâtre, et non de récit.
Le monologue, certes n’est que la parole d’une conscience mais il offre des espaces de jeu au comédien, il fait place à d’autres personnages, aux dialogues, aux scènes, aux ruptures de ton et de temps. Dans Milarepa, je me suis ingénié, de façon bouddhiste, à faire en sorte que les « je » se succèdent, voir se confondent, car le narrateur Simon, un homme d’aujourd’hui, doit achever le cycle de ses vies antérieures en les narrant au public. Le monologue, tout naturellement et tout philosophiquement devient donc duologue, trilogue, voir plus… Une expérience troublante pour le comédien, mais encore plus pour le spectateur.
Eric-Emmanuel Schmitt
Production
Une production de la Compagnie Biloxi 48
Avec l’aide du Ministère de la communauté française. Direction générale de la Culture – Service Théâtre
Distribution
Texte : Éric-Emmanuel Schmitt
Avec : Patrick Brüll
Mise en scène et scénographie : Christine Delmotte
Éclairages : Nathalie Borlée
Chorégraphie : Yumma Mudra
Costumes : Cathy Peraux
Maquillages et accessoires : Urteza da Fonseca
Son : Katia Madaule
Caméra et montage : Caroline Cereghetti
Régie : Alexandre Joniaux
Assistanat général : Anna Giolo
Dates de création
Du 04 février au 05 mars 2011
Théâtre de la place des Martyrs