Un aéroport, pendant une insurrection populaire : dans un pays ayant deux alphabets, trois religions, quatre langues, cinq nationalités, six républiques, sept pays voisins limitrophes, trois femmes attendent. La première est soucieuse, la deuxième est agacée et la troisième… ne sait pas encore où elle en est. Le nouvel ordre mondial de Mac Donald (« it’s economy, stupid ») est passé au crible de ces trois naufragées de notre temps.
« La démocratie peut en effet vous rendre bien banale et bête.
(…) Je me sens tellement bien que, de temps en temps, j’ai la tentation de voter pour l’extrême droite. »
Une tragi-comédie politico-érotique.
Quel est le lien entre le nouvel ordre mondial et les soutiens-gorge « wonderbra » ? Paul Pourveur apporte une réponse à sa manière avec les trois personnages féminins de Décontamination.
« Porter un « wonderbra », c’est apporter sa contribution à plus de bonté, de sensibilité, de générosité… » dit l’une.
« Je vote sans hésitation aucune pour une démocratie à la Mac Donald, tant qu’elle me laisse en paix » dit l’autre.
Voici l’histoire : Trois femmes attendent dans l’aéroport d’un pays ayant deux alphabets, trois religions, quatre langues, cinq nationalités, six républiques et sept pays voisins limitrophes. La première femme est soucieuse, la deuxième agacée, et la troisième… ne sait pas encore où elle en est.
Le questionnement de ces trois femmes pourrait se passer dans beaucoup d’endroits de notre planète, chez ceux qui ne veulent pas jouer le jeu du nouvel ordre mondial.
Il y a dans ce texte toute l’ironie et la recherche effrénée de la réalité, de la vérité de Paul Pourveur : décontamination des idées reçues, des clichés, des soi-disant évidences.
Les pensées circulent entre ces trois femmes, elles nous touchent justement par leurs réalités, leurs vérités.
« En supposant que la vérité existe réellement. Et non un mélange de tromperie, de bonne foi, d’erreur et d’authenticité » dit la troisième.
Et comme nous l’avions déjà appris dans une autre pièce de théâtre de Paul Pourveur « Aurore Boréale » qui traitait entre autres de physique quantique, il se peut que la recherche du « fond rocheux » de la réalité, c’est-à-dire de son constituant ultime, ne soit que la quête d’une illusion.
Christine Delmotte, metteuse en scène
Production
Une production de la Compagnie Biloxi 48
Avec l’aide du Ministère de la communauté française, Direction générale de la Culture – Service Théâtre
Distribution
Texte : Paul Pourveur
Avec : Hélène Gailly, Ingrid Heiderscheidt, Anne-Sophie Wilkin et la voix de Michelangelo Marchese
Mise en scène et scénographie : Christine Delmotte
Création éclairage et scénographie : Nathalie Borlée
Costumes : Cathy Peraux
Traduction : Alain Borlée et Paul Pourveur
Assistanat général : Sabrina Nicolucci
Dates de création
Du 19 mars au 12 avril 2003
Théâtre de la place des Martyrs