« Bureau National des Allogènes
Allogènes
Qui a dit la Centrale des lampes
Mais non ce n’est pas la centrale des lampes
Allogènes
D’une origine différente de celle de la population autochtone
Et installé tardivement dans le pays.
Toi tu es bien assis Maintenant
Pas l’allogène L’allogène est par définition mal assis
Il attend sa chaise Tu comprends »
Le travail de reportage radio ou vidéo, que j’ai beaucoup pratiqué, demande une urgence et une vérité dans le traitement du sujet. Le résultat est directement confronté à la réalité et la moindre erreur d’expérience trop vite avortée est sanctionnée par la suite de l’histoire du sujet dans le monde. La confrontation avec la réalité est ainsi continue, extrêmement enrichissante et les remises en question sont constantes parce que la vie bouge, change, évolue, nous trompe, nous dément ou plus rarement nous approuve.
L’obligation absolue est de garder l’oeil ouvert vers l’extérieur, une humanité curieuse envers tout ce qui existe.
C’est cette exigence que je veux garder au théâtre.
Le théâtre doit nous ouvrir sur le monde.
Dans ma démarche, pour respecter cet axiome, je souhaite réfléchir constamment sur les accointances entre notre réalité et les fictions qui se racontent sur un plateau.
Et pour cela, je souhaite affirmer sur le plateau les raisons et les réflexions sur notre société que le texte nous inspire en amenant “de la réalité” sur scène.
Ainsi pour “Bureau National des Allogènes” de Stanislas Cotton, ce ne sont pas uniquement les qualités d’écriture et la richesse des situations qui m’ont passionnée mais ce sont également les résonances que ce texte amène par rapport à notre époque.
“Tout ceux qui sont ici sont d’ici.” écrit Alain Badiou.
Il y a des thématiques que l’on ne se lasse pas de traiter parce qu’elles laissent un trou béant dans notre bonne conscience chaque fois qu’on y pense.
La façon dont nous résoudrons cette immense question de l’accueil des étrangers, de l’assimilation dans notre pays des demandeurs d’asile des quatre coins du monde, sera déterminante pour notre humanité.
Le cœur nous dit certaines choses, la raison nous en souffle d’autres.
Et le théâtre et ses histoires peuvent nous éclaircir, nous guider dans nos tâtonnements en ces matières.
Christine Delmotte, metteuse en scène
Production
Une production de la Compagnie Biloxi 48
Avec l’aide du Ministère de la communauté française, Direction générale de la Culture – Service Théâtre et l’aide de la Cocof.
Distribution
Texte : Stanislas Cotton
Avec : Ansou Diedhiou et Michelangelo Marchese
Mise en scène, scénographie et bande son : Christine Delmotte
Assistanat général et costumes : Catherine Ansay
Éclairages : Nathalie Borlée
Construction des accessoires : Delphine Breger
Réalisation bande son : Laurent Beumier
Dates de création
Du 31 janvier au 03 février 2001
Théâtre de la place de Liège