Rhinocéros

Eugène Ionesco

Rhinocéros a l’esprit d’innovation, de provocation des premières pièces d’Ionesco. Elle mélange les genres et les tons, le comique et le tragique. Bérenger découvre la complaisance de son entourage face à une étrange épidémie qui transforme les hommes en rhinocéros. Une pièce contre les hystéries collectives et les épidémies qui se cachent sous le couvert de la raison et des idées. « J’ai pensé avoir tout simplement à montrer l’inanité de ces terribles systèmes, ce à quoi ils mènent, comme ils s’enflamment les gens, les abrutissent, puis les réduisent en esclavage. » Une comédie qui nous parle des tentations contemporaines pour les diverses formes de fanatisme. Pour rire en méditant !

Rhinocéros a l’esprit d’innovation, de provocation des premières pièces d’Ionesco. Elle mélange les genres et les tons, le comique et le tragique. Bérenger découvre la complaisance de son entourage face à une étrange épidémie qui transforme les hommes en rhinocéros. Une pièce contre les hystéries collectives et les épidémies qui se cachent sous le couvert de la raison et des idées. « J’ai pensé avoir tout simplement à montrer l’inanité de ces terribles systèmes, ce à quoi ils mènent, comme ils s’enflamment les gens, les abrutissent, puis les réduisent en esclavage. » Une comédie qui nous parle des tentations contemporaines pour les diverses formes de fanatisme. Pour rire en méditant !Ionesco retrace l’anecdote qui a servi de genèse à « Rhinocéros » dans Notes et contre-notes (1966) :

En 1933 l’écrivain Denis de Rougemont se trouvait en Allemagne à Nuremberg au moment d’une manifestation nazie. Il nous raconte qu’il se trouvait au milieu d’une foule compacte attendant l’arrivée d’Hitler. Les gens donnaient des signes d’impatience lorsqu’on vit apparaître, tout au bout d’une avenue et tout petit dans le lointain, le Führer et sa suite. De loin, le narrateur vit la foule qui était prise progressivement d’une sorte d’hystérie, acclamant frénétiquement l’homme sinistre. L’hystérie se répandait, avançait, avec Hitler, comme une marée. Le narrateur était d’abord étonné par ce délire. Mais lorsque le Führer arriva tout près et que les gens, à ses côtés, furent contaminés par l’hystérie générale, Denis de Rougemont sentit, en lui-même, cette rage qui tentait de l’envahir, ce délire qui « l’électrisait ». Il était tout prêt à succomber à cette magie, lorsque quelque chose monta des profondeurs de son être et résista à l’orage collectif. (…) Là est peut-être le point de départ de Rhinocéros ; Il est impossible, sans doute, lorsqu’on est assailli par des arguments, des doctrines, des slogans « intellectuels », des propagandes de toutes sortes, de donner sur place une explication de ce refus. La pensée discursive viendra, mais vraisemblablement plus tard, pour appuyer ce refus, cette résistance naturelle, intérieure, cette réponse d’une âme.

Bérenger est peut-être celui qui, comme Denis de Rougemont, est allergique aux mouvements des foules et aux marches, militaires ou autres. Rhinocéros est sans doute une pièce antinazie, mais elle est aussi surtout une pièce contre les hystéries collectives et les épidémies qui se cachent sous le couvert de la raison et des idées, mais qui n’en sont pas moins des graves maladies collectives dont les idéologies ne sont que les alibis. (…) Des partisans endoctrinés, de plusieurs bords, ont évidemment reproché à l’auteur d’avoir pris un parti anti-intellectualiste et d’avoir choisi comme héros principal un être plutôt simple. Mais j’ai considéré que je n’avais pas à présenter un système idéologique passionnel, pour l’opposer aux autres systèmes idéologiques et passionnels courants. J’ai pensé avoir tout simplement à montrer l’inanité de ces terribles systèmes, ce à quoi ils mènent, comme ils enflamment les gens, les abrutissent, puis les réduisent en esclavage.

Production

Une création de la Compagnie Biloxi 48, en coproduction avec le Théâtre des Martyrs et Théâtre en Liberté. Avec l’aide de la Commission Communautaire française et de la Fédération Wallonie-Bruxelles / Ministère de la communauté française, Direction générale de la Culture – Service Théâtre. Avec la participation du Centre des Arts Scéniques.

Distribution

Texte : Eugène Ionesco
Avec : Isabelle De Beir, Christophe Destexhe, Aurélie Frennet, Gauthier Jansen, Julia Le Faou, Camille Pistone, Pietro Pizzuti, Fabrice Rodriguez & Laurent Tisseyre
Mise en scène et scénographie : Christine Delmotte-Weber
Direction technique et éclairages : Nathalie Borlée
Collaboration à la scénographie : Noémie Vanheste
Bande son : Fabian Finkels
Mouvements : Zoé Sevrin
Costumes : Camille Flahaux
Habillage : Mélanie Chauprade
Assistanat à la mise en scène : Fanny Donckels
Régie : Melvin Taïder
Régie plateau : Ambre Christou
Production & administration : Charlotte Dumont

Dates de création

Du 12 janvier au 06 février 2016

Au Théâtre de la place des Martyrs

Dates de tournée

18-21 avril 2017
Atelier Théâtre Jean Vilar
26 avril 2017
Centre Culturel de Ciney
02-03 mai 2017
Centre Culturel de Nivelles
04 mai 2017
Centre Culturel de Braine-le-Comte
11 mai 2017
Centre Culturel de Comines-Warneton
19 septembre - 07 octobre 2017
Théâtre des Martyrs Bruxelles, Belgique
27 octobre 2017
Maison de la culture de Marche
19 mars 2018
Minardschouwburg - Gand